vendredi 27 juin 2008

15 minutes de gloire

Traduit de "15 Minutes of Fame" de Marty Becker

Je me suis précipité hors de l’aéroport et j’ai couru vers un taxi en attente. J’ai été accueilli par un conducteur qui avait une barbe de trois jours, des bras comme des jambons, et une vieille casquette de base-ball.

En balançant les bagages dans le coffre, il a remarqué un autocollant, et m’a dit :
« Vous êtes toubib ? »
« Pas vraiment, vétérinaire… »

Immédiatement son air renfrogné a fait place à un grand sourire.

A peine la portière fermée, et une vitesse enclenchée, il m’asséna:

« Ma femme râle, elle trouve que j’aime mon caniche Missy plus qu’elle. Elle dit que rien qu’une fois, elle voudrait que j’ai l’air aussi content de la voir elle que quand je retrouve Missy. Mais, Doc, c’est pas possible. Faut voir, quand je me rentre, après toute la journée dans mon taxi, mort de fatigue, j’ouvre la porte, et elles sont là toutes les deux à me regarder. Elle, elle fait la gueule, prête à me passer un savon. Missy, de son coté, frétille de joie, elle en tremble presque, elle a comme un sourire, d’une oreille à l’autre. Alors avec ça, vers qui vous pensez que je vais me précipiter ? »

J’ai hoché la tête, je comprenais très bien ce qu’il ressentait. Il aimait sa femme, mais il voulait juste avoir le droit de savourer ses 15 minutes de gloire.

Tout le monde obtient ses 15 minutes de gloire au moins une fois dans sa vie. Mais nous autres, qui avons des compagnons à 4 pattes, nous avons droit à nos 15 minutes chaque fois que nous rentrons à la maison, ou même des fois quand on revient de la pièce à coté !

Quelques jours plus tard, je suis rentré chez moi. J’étais fatigué de mon voyage, et j’avais hâte de retrouver ma famille. En remontant l’allée, je plissais les yeux pour apercevoir ceux que j’aime. Mes deux garçons sont très proches de moi, mais leurs visages n’étaient pas pressés derrière les carreaux à m’attendre. Je n’ai pas vu non plus ma femme chérie traverser en courant la pelouse pour me serrer contre son cœur.

Mais je ne me suis pas senti désespéré. Je savais que j’étais attendu, j’étais la star, l’idole, le héros de Scooter et Sirloin, mes deux chiens.

A peine le temps de sortir de la voiture et ils étaient déjà sur moi, un tourbillon de poils, leur queues tournoyant comme des hélices, leurs yeux pleins d’amour brillant d’excitation.
Je me suis transformé instantanément en crétin fini.
J’étais la, débarrassé de tout le fatras social, sans masque et sans fard.
J’étais moi-même.
Qu’importe ma calvitie naissante, ma petite bedaine, les gens grognons, la fatigue du voyage.

Heureusement, j’étais dans l’intimité de ma demeure, parce que ce qui s’est passé ensuite aurait totalement détruit mon image de professionnel sérieux.
Je souriais comme un idiot, béat de joie, et d’une voix de fausset je débitais des fadaises. « C’est qui le booon chien, tu as été bien saaaage, mais oui, je t’aiiiime, et toi, ma princesse, t’es beeelle…”.
Ils répondait en se pressant contre moi, présentant flancs, ventres, dos à mes caresses. J’avais l’impression physique de me ressourcer dans leur énergie positive.
Comme c’était bon d’être rentré !

J’ai rejoint le reste de la famille en franchissant les marches d’un bond, le cœur ouvert, le stress envolé, et l’âme heureuse, retapé par mes 15 minutes de gloire.

Marty Becker - 15 Minutes of Fame

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« Chien de cirque » ou... chien plus heureux ?

« Jamais je n’apprendrai des tours à mon chien, je respecte bien trop sa dignité, sa liberté » … il n’y a pas pire incompréhension, et déjà se profile à l’horizon l’ombre du pauvre chien désœuvré, mal positionné, qui promènera un regard morne chez les vétérinaires consultés pour ses divers troubles.

Le chien à qui on ne demande rien d’autre que « vivre » est exactement dans la même situation que l’employé « placardisé » dans son entreprise. C’est la même « néantisation » pour reprendre le terme à la mode.

Garantir la gamelle (ou le restaurant d’entreprise), le cadre de vie (ou le bureau) ne suffit pas, il manque les interactions gratifiantes avec le groupe. Comment, dans cette situation, savoir ce qu’on attend de vous, comment en tirer satisfaction, comment savoir quel est son rôle donc sa position hiérarchique ?

Ces choses « inutiles » qu’on apprend à un chien en jouant répondent en fait à son besoin de se sentir intégré au groupe.
Loin de se sentir rabaissé, le chien va y trouver une valorisation indispensable à son équilibre, et cela va vous confirmer dans votre position de leader.

Notre chien domestique n’a plus à mobiliser ses facultés pour trouver sa nourriture, et sa survie n’est plus vraiment la résultante de ses capacités d’attention ou de cohésion dans la meute.
Nous lui fournissons le gîte et le couvert, mais en échange, il est de notre responsabilité de lui fournir les stimuli intellectuels qui vont lui offrir autre chose qu’une vie de légume ou de bibelot.

Bref, penser « mon chien a tout pour être heureux, puisque je le nourris et qu’il a tout le jardin pour se défouler », c’est négliger une grande partie de ses besoins fondamentaux. Les prisonniers aussi ont la nourriture et la promenade, et pourtant…

Vous voulez que votre compagnon soit heureux ?
Un seul moyen : consacrez lui de votre temps, dans la bonne humeur, exercez sa vigilance, et son esprit, que se soit pour donner la patte, faire des roulades, jouer ou apporter vos chaussons, et félicitez le de sa coopération, bref, offrez lui des moments de joie.

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"il n'est pas propre"

« Mon chien n’est pas propre »…
mais qu’est ce qu’un chien propre ?
Comment faire comprendre à son chien des règles sociales strictement humaines ?

Tout d’abord, qu’est ce que la propreté naturelle d’un chien?
  • Pour un chiot, la propreté est une notion fort simple : Ne pas faire mes besoins (d’abord les selles, vers 6 semaines, puis plus tard les urines) dans ou trop près de mon lieu de couchage, pour ne pas souiller la tanière et attirer les prédateurs. Tant que le chiot n’est pas capable de réaliser cela, la mère absorbe toutes les déjections. Par la suite, les chiots vont naturellement aller aussi loin que possible de leur « nid », et vont mémoriser un type de sol de prédilection, vers lequel il retournera naturellement.
  • Pour un chien adulte outre ne pas faire dans son lit, c’est faire ses besoins à l’endroit le plus visible, de façon à laisser ma carte d’identité, et de préférence par dessus une autre marque odorante.



Qu’est que la propreté, vue du coté humain ?


D’un coup, la notion devient floue, même pour moi. Certaines personnes proposent une litière, ou un journal à l’intérieur de l’habitation, pour d’autres, c’est une serpillière sur le balcon, d’autres autorisent la douche comme lieu d’aisance. Certains interdisent le jardin, d’autres n’en autorisent qu’une partie. En ville, c’est le caniveau, uniquement… ou des espaces dédiés par les municipalités. C’est autorisé sans restriction en balade dans la nature, mais interdit dans la propriété des amis.


Comment voulez vous qu’un chien s’y retrouve sans information précise de votre part?

Le bébé chien ne peut pas comprendre qu’on le gronde parce qu’il se soulage dans le living, à bonne distance de son panier. Pour lui, il a respecté toutes les règles. Evidemment, les conditions de vie qu’il a connues avant son arrivée chez vous vont être très importantes. Si le bébé n’a jamais pu s’éloigner, a vécu dans ses déjections, n’a jamais été félicité pour avoir fait dans un endroit précis, vous aurez plus de travail.


La seule façon de faire est d’observer son chiot, d’être présent quand il se soulage, et de saisir toute occasion pour largement féliciter le petit lorsqu’il se soulage là où cela vous convient, et d’ignorer les accidents. Il n’y a que comme ça que votre chien peut de fabriquer sa carte des endroits autorises.


Un chien qu’on laisse seul dans le jardin pendant dix minutes n’a aucun moyen de comprendre ce que vous attendez. Sortez avec lui, muni de friandises.

Il faut aussi respecter la physiologie de son chien, un bébé de 3 mois ne peut pas se retenir plus de 4 heures. (Un calcul simple est de prendre l’age en mois du chiot, d’ajouter un, cela donne a peu près la résistance du chien en heures). Et de savoir que les accidents sont normaux jusqu'à 8 mois, jusqu’à ce que ses muscles soient bien développés.

Où peut-il y avoir un problème ?

  • Dans les conditions d’élevage, le petit chien en cage a perdu son instinct de s’éloigner, il est déjà perturbé, n’a plus de repère. Il mange, dort et se soulage dans moins d’un mètre carré !
  • Dans l’éducation, lorsque le petit chien (ou le chien récemment adopté) n’a pas pu comprendre ce qu’on attendait de lui. Il n’a pas été suffisamment félicité pour identifier clairement les lieux autorisés. Parfois même il s’est fait gronder, sans trop savoir pourquoi, il ne sait plus quoi faire, et vit dans l’inquiétude.
  • Dans les conditions de vie : Le stress, la peur font que le chien n’a plus la possibilité de se retenir. Il faut toujours se demander, quand on rentre et qu’il y a eu des dégâts, si par hasard, le chien n’a pas eu une frayeur en votre absence (bruit de perceuse, orage, sirène etc). Si vous grondez le chien à votre retour, vous ne faites qu’ajouter à son angoisse, et c’est un cercle vicieux.
  • Enfin, il ne faut jamais écarter la possibilité d’un problème médical, petite infection urinaire, ou syndrome de l’intestin irritable, par exemple.


Imaginez que votre chien apprend les us et coutumes d’une autre culture. Mettez vous à sa place, perdu dans une tribu inconnue. Votre seule façon d’apprendre comment vous comporter est d’avoir des échos positifs, c’est ce qui va vous inciter à recommencer. Mais si vous êtes confronté à l’hostilité sans rien y comprendre, dès que vous faites quelque chose qui vous est naturel, comment allez vous évoluer ?


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Surdité sélective

J’ai discuté récemment avec un jeune homme qui se plaignait que son chien ne revenait pas toujours. Le problème est qu’un chien qui « ne revient pas toujours » est un chien qui n’a pas un rappel sûr, et cela est potentiellement dangereux pour le chien lui même.

Lorsque vous rappelez votre chien (et bien sur, qu’il a entendu et compris), il se trouve face à un choix. Va t’il continuer à faire ce qui l’occupait, ou va t’il revenir vers vous ?

Confronté à un choix, un chien va toujours choisir la solution dont il espère la plus grande satisfaction immédiate, quitte à être subitement atteint de surdité sélective !

Il y a quelques années, mon fils est rentré de l’école avec une punition, motif « préfère jouer avec ses copains qu’aller travailler »… j’ai signé, mais je n’ai pas résisté, j’ai ajouté la question perfide « pas vous ??? ».

De la même façon, un chien va certainement préférer continuer à jouer avec ses congénères que vous revenir, si tout ce qu’il peut espérer est d’être remis en laisse pour rentrer à la maison.

Quoique vous demandiez à votre chien, soyez motivant.

Par chance, un moteur puissant est l’expression de votre satisfaction. (Note : N’imaginez pas qu’un chien est juste content d’avoir fait ce qu’il devait, ou de vous avoir fait plaisir, ce qu’il cherche, c’est le plaisir qu’il trouve lors de votre démonstration de contentement). Alors ne soyez jamais avares de félicitations.

Mais des fois, cela peut ne pas suffire ! Alors il est bon de revenir à quelques motivations gourmandes de temps en temps, pour raviver les souvenirs !

La surdité sélective du chien se soigne très rapidement avec un bon espoir de récompense !

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Personnalité

Les chiens aussi ont une personnalité !
Dans des travaux de recherche publiés en décembre 2003, (Journal of Personality and Social Psychologie, Vol 85, N°6) trois chercheurs parviennent donc à cette conclusion qui dérange le milieu scientifique, mais dont la plupart des maîtres avaient déjà la certitude.

Samuel D Gosling (University of Texas, Austin) , Virginia S.Y. Kwan (Princeton University) et Olivier P. John (University of California, Berkeley) ont donc mesuré les traits de personnalité de chiens et d’humains, selon une approche comparative.

« Les modèles animaux ont joué un rôle majeur dans l’étude de la psychologie. Pourtant, bien que les scientifiques admettent largement l’idée que l’anatomie et la physiologie des humains montre une grande continuité avec celles des autres mammifères, la plupart ont refusé d’attribuer des émotions et des traits de personnalité aux animaux. »
L’étude portait sur les cinq traits de personnalité définis dans la liste OCEAN (Ouvert d'esprit, Consciencieux, Extraverti, Agréable, Névrosisme) , mais il a été rapidement détecté que le trait « Consciencieux » n’apparaît que chez les humains.
Bien sur le questionnaire original (« Big Five Inventory » de John et Srivastava) a été légèrement reformulé pour s’adapter au monde canin, par exemple « nouvelles idées » est devenue « nouvelles façons de faire les choses ». Une seule question, concernant les talents artistiques, a été retirée !

Pour cette première approche, 78 chiens ont été recrutés sur des lieux de promenade.
Dans un premier temps, le maître a été chargé de remplir un questionnaire de personnalité pour lui même et pour son chien. Puis de désigner un témoin, connaissant le couple maître –chien pour remplir le même questionnaire et ainsi valider l’observation.
Dans un deuxième temps, les chiens furent évalués par 3 observateurs extérieurs, et les résultats comparés avec les descriptifs remis par les maîtres.
Enfin, de simples photos mentionnant simplement l’age et le sexe des chiens furent soumis à un autre groupe d’observateurs, de façon à estimer l’impact inconscient de l’apparence et de la race, ou des idées reçues, sur les jugements.

Une fois les résultats dépouillés, les conclusions s’imposent : Les traits de personnalités observés par les maîtres ne sont pas imaginés, les observateurs extérieurs confirment les mêmes observations… qui ne sont pas confirmées par la simple observation de photo.
Les maîtres peuvent prédire le comportement de leur chien, face à une situation donnée, alors que cette réaction n’est pas prédictible par un étranger, et que cela diffère d’un chien à l’autre.
Et voilà, maintenant nous sommes autorisés à parler de curiosité, d’enthousiasme ou de coopération de nos chiens ! Vous le saviez avant de lire cela ? Moi aussi…



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Comment as tu pu?

Traduit de "How could you" de Jim Willis

J’étais dans une boite, avec un gros nœud bleu, au pied du sapin. Tu as ouvert la boite, et tes yeux ont croisé les miens. Tu avais juste 13 ans, tu voulais tellement un chien, tes parents ont cédé.

J’ai fait bien des bêtises quand j’étais un chiot ! Tu en as caché plusieurs. J’ai mis un moment à comprendre ce qui était permis et ce qui était défendu : Mes bêtises te faisaient rire, et je ne pouvais pas comprendre ensuite pourquoi les grands criaient. !

J’ai pris l’habitude de me faufiler près de toi quand tu te couchais, j’aimais tellement quand tu me racontais tes secrets à l’oreille. J’étais là, quand tu avais du chagrin, malheureux de tes peines, et quand tu riais, heureux de tes joies. Tu te souviens quand nous jouions aux loups dans la foret, en rendant fous les grands qui ne comprenaient pas nos concerts de hurlements ? Comme c’était drôle !
Tu te souviens quand tu me donnais la gaufrette de tes cornets de glace, en cachette ? On était les meilleurs amis du monde !

Et puis tu as grandi, tu es parti faire tes études. J’ai pris l’habitude de t’attendre. Tu t’es mis a passer de plus en plus de temps loin, et puis à chercher une petite copine.
Le jour où tu es venu avec Elle à la maison, j’étais si content pour toi, tu avais l’air si heureux ! Elle avait peur de moi, elle n’aimait pas les chiens. Pourtant, j’ai fait tout ce que je pouvais pour qu’elle m’accepte. Je l’aimais, parce que tu l’aimais. Quand vous avez fait cette grande fête où elle était tout en blanc, je pensais que la vie ne pouvais pas être plus belle.

Je n’ai pas compris quand tu m’as dit, « on ne peut pas t’emmener avec nous, c’est trop petit là où on va ». Je suis monté dans la voiture gaiement, et on est arrivé dans cet endroit plein de chiens et de chats, où ça sentait la peur et le désespoir.
Tu as signé des papiers, tu as dit « t’inquiète pas, ils vont te trouver un bon maître », sans me regarder dans les yeux. J’ai vu le regard de la dame du refuge. Elle savait, elle, qu’un chien de mon age à peu de chances.

Les gentilles dames du refuge ont fait tout ce qu’elles pouvaient, mais elles ont tellement de travail. Les premiers jours, dès qu’un visiteur arrivait, je me précipitais, j’espérais tant que tu allais revenir, que tu avais tout arrangé, que ce n’était qu’un mauvais rêve. Et puis j’ai compris, petit à petit. J’ai compris aussi que les visiteurs voulaient donner leur amour à des jeunes chiens, et il y en avait tant dans les cages a coté. Alors, je me suis retiré, dans un coin de ma cage, j’ai perdu l’appétit, et le goût de vivre.

Un nouveau Noël vient juste de passer, personne n’est venu me chercher.

J’entends les pas dans le couloir, la dame en bleu vient doucement me parler, elle a des larmes dans les yeux. Elle caresse mon corps amaigri, et m’emmène dans cette pièce calme où on nous soigne. Doucement, elle met un lien sur la patte, et elle pleure. Je suis si triste pour elle, je ne peux pas lui dire que je sais, que c’est bien comme ça. Je pense si fort « pourquoi ? ». Elle dit « Je suis si désolée, tu es tellement brave ». Ce n’était pas à elle que la question s’adressait, alors je lui lèche la main pendant qu’elle fait la piqûre, j’espère qu’elle comprendra.

Mon Maître Adoré, je pars t’attendre dans un lieu meilleur, et ma dernière pensée va vers Toi. Que toute ta vie, tu sois entouré de gens aussi loyaux que je l’ai été.

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La poubelle

« Mon chien fait parfois la poubelle, et quand je rentre et qu’il l’a vidée, il est honteux, il SAIT qu'il a fait une bêtise. Comment lui faire passer cette mauvaise habitude ? ».

Personne n'est dans la tête d'un chien, mais jusqu'à présent, en l'état actuel des connaissances, il est admis que le chien n’a pas le sentiment élaboré que nous autres humains appelons la culpabilité.
Pourtant, on observe une différence de comportement chez un même chien, quand il a fait une bêtise pour laquelle il a déjà été grondé, par rapport à quand il n’a rien fait.
Et cela parfois avant même que le maître n’ait vu les dégâts.

Au moment où vous rentrez, le chien associe: ça sent fort la poubelle, je vais me faire gronder. Le chien sait qu’il va se faire gronder, parce que la poubelle est répandue.
Mais il lui faudrait une puissance intellectuelle considérable pour tenir le raisonnement à double détente : « Je ne vais pas toucher la poubelle, parce que la conséquence sera du désordre, et que la conséquence de ce désordre sera de me faire gronder », et ce avant de toucher à la poubelle.

TOUS les chiens (et quasiment tous les chats !) font les poubelles, naturellement. Rendez vous compte, c’est le nirvana… des odeurs fortes, pour un chien dont la vie est principalement organisée autour des informations de sa truffe. Un jeu intellectuel, pour trouver et débusquer la proie malgré les obstacles. Tellement de choses si drôles : des papiers à déchiqueter comme on plume un gibier, des choses qui tombent, qui roulent, et surtout des restes de nourriture des humains.

Laisser la poubelle à disposition de votre chien est pour lui la marque que vous lui laissez intentionnellement vos restes, exactement comme cela se passe dans la nature, ou le « chef de meute » mange en premier. En laissant la poubelle accessible, vous entrez dans un langage naturel du chien et lui dites « moi, ton chef, je te laisse mes restes ». Comment, sachant cela, espérer qu’il peut comprendre ?

Avoir un chien impose certaines contraintes, dont celle d’enfermer ses déchets. C’est la solution la plus simple, et la moins sadique (imaginez votre chien, parfaitement dressé, qui passerait toute la journée fasciné par cette poubelle, mais contraint par son dressage à ne pas la toucher !)

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L’arrivée de Bébé

Ne pensez pas que votre copain à 4 pattes ignore qu’il se prépare quelque chose. Dès le début de la grossesse, votre chien a senti que la future maman était différente. Il va donc très tôt être prêt à intégrer de nouvelles règles.

Avant la naissance

Tout d’abord, interdisez au chien de rentrer dans l’espace réservé au sommeil du nouveau-né, bien avant l’arrivée de Bébé. Il s’agit d’interdire (« NON », et félicitation/récompense si le chien n’approche pas) mais pas d’empêcher (par une porte fermée par exemple). Il faut que le chien sache que c’est défendu, et qu’il obéisse, pas que ce soit un obstacle que vous risquez d’oublier un jour.

Anticipez et réduisez progressivement le temps d’attention accordé au chien, pour qu’il n’y ait pas une cassure brutale lors de l’arrivée du Bébé. N’ignorez pas le chien, en le renvoyant, mais faites comme si vous étiez très affairés à autre chose (ce qui sera le cas plus tard !!!)

Habituez progressivement le chien a des manipulations malhabiles, en se concentrant sur les oreilles/yeux/truffe et les pattes arrière. Tirez-lui (gentiment) les oreilles, les moustaches, faites-lui toutes sortes de « misères » tout en le récompensant largement pour sa patience. Faites en un jeu, de façon à lui apprendre une tolérance maximum vis a vis des gestes maladroits que peut avoir un jeune enfant.

Si ce n’est pas déjà fait, apprenez à votre chien à prendre doucement la nourriture ou les récompenses, uniquement quand il en a reçu l’autorisation.

Promenez votre chien auprès des cours de recréations, et gavez-le de récompenses des qu’il est calme, pour associer les cris et les mouvements des enfants a un état de bien être et de calme pour lui. Eventuellement, trouvez des petits volontaires qui donneront des friandises au chien !

Au moment de la naissance

Faites sentir au chien un linge imprégné de l’odeur du bébé et un change (fermé, l’odorat du chien est tel que cela suffit). Laissez le linge (pas le change !) à disposition, mais ne le placez pas dans le panier du chien.

Au retour à la maison

Ne présentez pas le bébé au chien, il faut impérativement laisser au chien l’initiative de venir flairer l’arrivant, à son rythme. Mais il ne faut surtout pas que le chien puisse une seconde imaginer que vous lui rapportez quelque chose pour lui !

Ne mettez jamais le bébé dans le panier du chien, il s’agirait alors pour lui soit d’une intrusion insupportable, soit d’un nouveau jouet.

Faites participer avec bonne humeur le chien aux activités liées au bébé. Si vous l’enfermez ou criez après lui dès que vous êtes avec le bébé, le chien va alors voir le bébé comme un contexte négatif

Soyez plus indifférents au chien en l'absence du bébé et plus interactifs et caressants en présence du bébé, afin de faire de la présence du bébé un contexte agréable. Appelez et donnez un maximum d’attention à votre chien lorsque vous portez votre bébé dans les bras (le bébé, en hauteur, bénéficie alors de votre autorité sur le chien). Rappelez-vous qu’un chien n’est pas jaloux, comme nous l’entendons, mais qu’il a besoin de savoir quelle est sa place relative dans le foyer.

Faites toujours passer les repas du bébé avant les repas du chien, ne donnez aucune nourriture au chien juste avant ou pendant le repas de bébé. Et si plus tard, il y a des restes, mettez les dans la gamelle du chien.

Bébé grandit

Associez au plus tôt l’enfant dans les moments de jeux du chien (faire semblant de lui faire envoyer la balle, etc.) et aux sorties.

Ne grondez jamais l’enfant qui tarabuste le chien. Même si cela vous semble injuste, c’est au chien qu’il faut apprendre à s’éloigner.

Essayez au maximum de ne pas réprimander l’enfant en présence du chien, envoyez d’abord le chien dans son coin, de façon à bien marquer que le chien n’a aucun rôle ni éducatif ni défensif à prendre dans l’affaire.

Et toujours…

Et surtout, n’oubliez jamais de rester vigilant. Avant l’age de trois ans (parfois même plus), un enfant est incapable de comprendre le langage du chien, il risque de le considérer comme un jouet, sans aucune idée des souffrances qu’il inflige, puis ne pas respecter les signes d'avertissement du chien et de se faire mordre.

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"il faut le punir"

C’est fou ce que les humains peuvent être inventifs quand il s’agit de prodiguer des conseils d’éducation canine. Et les idées les plus fausses semblent malheureusement les plus répandues :
- une bonne rouste, il saura qui est le maître
- mets lui le nez dedans, il ne recommencera plus
- frappe le avec un journal, sinon il aura peur des mains
- tire un bon coup sec sur la laisse…

La punition est elle vraiment le genre de relation qu’un maître veut établir avec son chien ? Où est la confiance, la coopération, en un mot le bonheur d’être ensemble ?

Essayons de raisonner « chien » (c’est à dire au présent) et d’observer l’utilité de la punition, dans une séquence imaginaire de ce genre :
Vous avez soif… et vous avez été kidnappé par des martiens … tout le monde sait que boire est un outrage chez les martiens… sauf vous. (Bon, je sais, c’est idiot, mais pas plus que beaucoup de nos règles sociales humaines ne doivent l’être aux yeux de nos chiens !!!)

Bien avant de boire effectivement, vous allez vous mettre en mouvement pour trouver un récipient et un liquide. Si à ce moment, les martiens deviennent menaçants, vous hurlent après, que pouvez vous en comprendre ? Que vous avez marché à un mauvais endroit ? Qu’il ne fallait pas bouger ? pas toucher ce récipient ? pas se lever ?

Si après votre retour, alors que vous avez eu le temps de faire ou de prévoir bien d’autres choses, les martiens s’énervent, vous frappent même, encore une fois, que pouvez vous en comprendre ?

Vous voyez que la seule possibilité des martiens serait d’émettre un signal dissuasif à l’instant précis où vous approchez le verre de vos lèvres pour la première gorgée. Là et là seulement, vous pourriez –éventuellement- comprendre que c’est sur le fait de boire que porte l’interdiction.

Pour éduquer votre chien, le plus gros secret est d’oublier les conjugaisons, de se forcer a penser au présent, et de ne réagir qu’au présent. Et même ainsi, les risques de mauvaise interprétation par le chien rendent les choses tellement hasardeuses qu’il faut admettre une fois pour toute que la correction ne sert qu’à défouler les nerfs du maître, mais n’a que fort peu de chance d’avoir un effet positif sur l’éducation du chien.

De plus, puisque le chien cherche toujours à se mettre dans les conditions les plus satisfaisantes pour lui, on voit vite que la punition, même lorsqu’elle est correctement employée, exige une gymnastique mentale intense : « je ne vais pas faire cela pour ne pas avoir une expérience désagréable ». Bien sur la nature prodigue ce genre d’enseignements : Je ne touche pas une flamme pour ne pas me brûler. Mais il s’agit toujours de notions très basiques, où il n’y a pas de fausses interprétations possibles, et qui surtout sont toujours systématiquement vérifiables.

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Mon chien grogne

Grogner et montrer les dents fait partie du vocabulaire naturel du chien, c’est un fait acquis.

Je suis très attristée d’entendre encore conseiller de secouer un chien qui grogne. Comme si imposer le silence par la contrainte pouvait un jour résoudre un problème ! Sans compter que cela aboutit à un grand danger : Cela dresse le chien à ne pas grogner, mais seulement à ne pas grogner, c’est à dire à ne pas avertir qu’il peut mordre, et dans bien des cas à passer directement à la phase suivante, la morsure sans préavis !

Voyons déjà les principales raisons pour lesquelles un chien peut grogner, que cherche-t-il à dire ?

« J’ai mal» Beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit, ce grognement doit alerter sur un éventuel problème de santé, sur une blessure passée inaperçue, une articulation douloureuse, une otite, un problème de dents, ou même un malaise général. Le chien grogne, exactement comme vous allez réagir par exemple le jour où quelqu’un risque de heurter votre cheville gonflée par une entorse. Ne perdez pas de vue que le chien est généralement très dur à la douleur, donc ce signe doit vraiment vous alerter.
Inutile dans ce cas de préciser que gronder le chien ne va pas le soigner, et est parfaitement injuste.

« J’ai peur » Si le chien est acculé, n’a aucune possibilité de fuir une situation qui le met très mal à l’aise, le seul moyen pour lui d’émettre « n’approchez pas, ou je ne réponds plus de rien » est bien évidemment de grogner. Ne pas tenir compte de cet avertissement est la meilleure façon de s’exposer à se faire mordre. C’est l’exemple classique du chien paniqué par l’orage ou les pétards, qui se réfugie sous un meuble, et qu’on déloge de force en ignorant ses mises en garde.
Gronder le chien à ce moment ne va qu’ajouter à sa confusion. Et après quelques tentatives, le chien sautera l’étape de la mise en garde, pour en arriver à mordre d’une façon qui sera ensuite qualifiée de sournoise, par ceux la même qui lui ont interdit de s’exprimer clairement.

« Je défends » Avec les deux composantes : défendre contre, et interdire. Défendre son territoire, son os, ses privilèges, ses petits. Dans ce cas, il est très important d’analyser la situation, et de rester cohérent.
Si vous félicitez votre chien parce qu’il grogne pour éloigner les galopins qui font du bruit devant votre portail, ne vous offusquez pas qu’il grogne lors de la première visite de votre neveu!
De même, une mère va naturellement protéger ses petits, tout le monde peut le comprendre.
Le problème surgit lorsque le chien s’adjuge des privilèges qui ne sont pas acceptables. On ne peut pas admettre qu’un chien grogne pour interdire l’accès à un fauteuil par exemple, parce qu’il est inadmissible que le chien s’adjuge la propriété du fauteuil. Mais ce n’est pas le fait qu’il grogne qui est à réprimander, c’est le fait qu’il puisse y penser qui est à modifier, en amont. Répondre au grognement par une agressivité dirigée vers le chien, c’est accepter le défi, c’est donc conforter le chien dans sa position . Céder et laisser faire est tout aussi mauvais. Il faut donc changer immédiatement les idées du chien par une autre activité, ou l’interloquer produisant un bruit violent « venu du ciel ».

Lorsqu’un chien grogne, il faut donc tout d’abord se demander pourquoi, éviter au maximum de se retrouver dans les mêmes conditions, et agir sur les causes, et non pas sur ce qui n’est que l’expression d’un problème sous-jacent.

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Anxiété de séparation

Tout le monde redoute l’anxiété de séparation, qui pousse le chien laissé seul à causer des dégâts parfois impressionnants, à souiller la maison, ou à déranger le voisinage par ses aboiements incessants.

La première des choses est tout d’abord de connaître l’évolution naturelle du jeune chiot, et d’en respecter les étapes.

L'attachement exclusif à la mère (de 3 à 7-8 semaines) : c'est la mère qui y met fin..


Si l’adoption a lieu à un age logique (8 semaines) le détachement envers la mère est normalement bien avancé, simplement parce que les dents pointues du bébé sont douloureuses pour la mère, qui va naturellement physiquement s'éloigner. Si un chien est retiré à sa mère avant 8 semaines, cette étape va lui manquer, avec des résultats parfois graves, malheureusement, aucun humain ne pourra jamais se substituer à la mère, le chien gardera probablement des séquelles.


Le transfert d'attachement à un individu, qui va être l'élément sécurisant (de 8 semaines à 3 mois) puis à un groupe (3-4 mois).

Si vous voulez éviter l'angoisse, il faut favoriser une relation de confiance totale. Une seule personne doit être responsable de donner à manger et de tous les soins. Pour la nuit, il est cruel et inutile de laisser paniquer le bébé seul dans une pièce à part, il suffit de lui installer un lit dans la même pièce que la personne choisie, avec un vêtement porté et non lavé... et même une bouillotte tiède les premiers jours. Mettez son couchage près du votre, qu’il puisse entendre votre respiration. Mais surtout pas le prendre dans votre lit ! Chacun sa place pour dormir. (Ensuite, vous pourrez éloigner son couchage du votre, au fur et à mesure qu'il prendra de l'assurance.) La grande majorité des chiens qui ne supportent pas la séparation sont des chiens qui n'ont pas été suffisamment rassurés lors de leur arrivée. Surtout, je n'insisterai jamais assez, une immense majorité de petits chiens que l'on a grondé. Ils vivent alors dans une totale confusion, une menace permanente. D'ailleurs, gronder, punir... ne sert à rien. La seule chose acceptable est d'interrompre ("NON") un chiot qu’on voit faire une bêtise et de lui proposer une autre activité!

Vous allez de façon assez naturelle l'écarter de votre vie de temps en temps, le temps d'aller aux toilettes ou sous la douche par exemple. C'est un début. Dès les premiers jours, isolez vous quelques instant dans une pièce, hors de la vue de votre jeune chien. De même, vous allez lui apprendre que c'est pareil quand vous franchissez la porte d'entrée de chez vous, en vous absentant pendant quelques secondes... puis minutes... sans en faire tout un plat : Dites calmement, "je reviens"... prenez vos clef sans discrétion, votre manteau, et sortez une, puis deux, puis dix minutes... et revenez, naturellement.

Une erreur classique consiste à se centrer sur le chiot lors de son arrivée, de ne jamais sortir sans lui. Il est de toutes les activités, vous suit à la salle de bain, dans la chambre, dehors pour aller chercher le courrier, chaque instant, parfois même sur votre invitation. Et soudain, du jour au lendemain, sa vie s’écroule et il se retrouve seul pour trop longtemps. Penaud, culpabilisé, le maître crée un cérémonial du départ très angoissant pour le chien qui ne comprend pas la litanie des « tu vas rester bien sage, hein, tu vas voir, ça va passer vite etc. etc. ». Et pire au retour, les paroles compatissantes du maître, ou sa gaieté excessive, ou au contraire son courroux en cas de dégâts confirment au chien qu’il s’est passé un fait anormal.


La mise en place et le respect des règles à partir de 4 mois.


Progressivement, entre 3 et 4 mois, il n'y aura plus une seule personne dans sa vie, dont il attend tout: toute la famille doit alors participer à la vie du chien, donner les premiers ordres qu'il a appris de vous, le sortir, le nourrir. Enfin, simultanement, vous (et la famille) devrez repousser votre chien de temps en temps, lorsqu'il réclame de l'attention ou des caresses. Vous devez lui faire comprendre que ce sont les humains qui décident quand il a droit à l'attention, et pas lui qui vous mène par le bout du nez. Que vous décidez quand un jeu est fini, pas lui, quelle que soit son envie, c'est là le tournant du détachement!

Rappelez vous que, dans une meute (sans intervention humaine), les adultes sont très tolérants vis a vis des petits jusque vers 4 mois. Les adultes sont généralement d'une patience et d'une indulgence sans borne. Ne soyez pas plus dur qu'eux!

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Le rappel

Lorsque Bébé-chien arrive chez vous, il cherche à tout prix à rester à une distance rassurante de vous, sa distance de sécurité. Et l'humain de penser "aucun problème de rappel, ce chien me suit comme mon ombre, même lorsqu'il s'éloigne, poussé par la curiosité, il suffit de dire son nom pour qu'il revienne au pied".

C'est un faux-sens, Bébé-chien ne revient pas au pied, il ne fait que réaliser soudain qu'il est sorti de la zone de sécurité, parce qu'on a attiré son attention en utilisant son nom.
Pour simplifier, le message reçu est "ne t'éloigne pas trop loin" et laisse une grande part de subjectivité. Cette incompréhension est source de bien des frustrations, au fur et à mesure que Bébé-chien devient un "Grand-chien" confiant.
A l'appel de son nom "Grand-chien" reviendra à la limite de SA zone de sécurité, voire ne réagira pas du tout si il ne s'estime pas "trop loin".

De plus, le nom du chien est son nom, pas un ordre. Le chien sait que son nom sert à attirer son attention. Mais c'est compliqué pour lui de gérer les différences d'intonations, et d'en déduire des ordres implicites.

Vous voulez que votre chien revienne à vos pieds ? Adoptez un signal unique (un ordre, un surnom, un sifflement, etc), et associez-le (même et surtout dans votre propre tête) à "si tu reviens à coté de moi tout de suite, il va t'arriver quelque chose de sympa".

Oubliez la méthode cruelle qui consiste à tirer d’un coup sec pour infliger une douleur au chien qui est arrivé au bout de sa longe. D’une part, il est désormais reconnu que cela est responsable de traumatismes du larynx ou des cervicales, qui se révéleront plus tard.. Et surtout, il est clair que cette méthode va à l’opposé de la coopération confiante que vous désirez avec votre compagnon.
Le chien ne fait qu’éviter le désagrément que vous lui infligez, quel enthousiasme peut il y mettre ?
De plus, tout chien un peu malin aura vite fait de comprendre que vous n’avez plus de moyen de le punir dès qu’il n’est plus attaché.

Commencez l'entraînement chez vous, dans votre habitation, quand il y a peu de sollicitations.

Appelez votre chien tous les quarts d’heure, que votre attitude soit enjouée, et ne soyez pas avare de récompense à chaque réussite. Ignorez superbement les échecs des premiers temps. Evitez les séances fastidieuses, faites en un jeu, et recommencez "un appel = une récompense" aussi souvent que cela vous traverse l'esprit.

Dès que votre chien aura compris l'intérêt de ce nouveau jeu, reste pour vous à compliquer progressivement, en variant le cadre de l'apprentissage, et en augmentant les causes de distractions. Au début, vous pouvez utiliser une longe, mais ce ne sera pas un instrument de punition, juste une sécurité pour éviter de devoir courir après un chien que cet autre jeu peut beaucoup amuser ! Jusqu'au moment où vous serez arrivé à convaincre votre chien qu'il a plus à gagner à revenir vers vous qu'à suivre les copains !

Les premiers temps, il y aura sûrement des ratés, mais n'imaginez jamais une seconde qu'un chien est assez retors pour se moquer de vous. Soyez confiant et enthousiaste.

Il y a des erreurs fréquentes, qui sont de nature à annuler des heures d'entraînement et leur acquis.
  • La plus grave est de punir un chien qui revient " en retard ". Vous avez émis un ordre de rappel, cet ordre doit toujours rester associé à quelque chose d'agréable pour votre chien. Un chien qui ne revient pas tout de suite est juste un chien partagé entre deux envies. A vous de lui démontrer ce qu'il a à gagner en faisant le bon choix.
  • De même adopter un ton de plus en plus exaspéré, brandir des menaces, réitérer l'appel vingt fois ne sert… qu'à amuser les témoins de la scène ! Cela brouille complètement le message pour le chien, qui ne sait plus trop à qui vous parlez, ni quel est l'ordre de base, et qui ne voit plus que votre hostilité. Si votre chien n’est pas revenu, demandez vous d’abord si vous n’avez pas laissé transparaître votre impatience dans votre voix ou votre attitude.
  • Une autre erreur est de se diriger vers le chien. Vous ne faites que lui confirmer qu'il va dans la bonne direction. Souvenez vous qu'il est peut être à la limite de sa distance de sécurité, en vous rapprochant, vous augmentez sa confiance en lui pour s'éloigner encore, et réduisez d'autant son attention à vous ! Si les circonstances le permettent,éloignez vous au contraire, ou cachez vous, et rappelez-le. Lorsqu'il revient enfin, appréciez, mais sans grande démonstration sinon… vous aurez appris à votre chien à jouer à cache-cache !


Enfin, même après des années, n'oubliez pas de montrer votre satisfaction. Il ne doit jamais devenir banal pour vous que votre chien abandonne le jeu en cours pour vous rejoindre.


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Le chien peureux

La peur est une réaction normale, sans elle, tout être vivant serait incapable de s'adapter aux situations potentiellement dangereuses qu'il peut rencontrer.

Chez tous les mammifères, les réponses à la peur se ressemblent: D'une part, mettre tout en jeu pour augmenter les chances de survie en permettant aux muscles de bénéficier d'un maximum d'énergie, d'autre part stimuler une zone du cerveau qui va permettre d'analyser la situation, d'identifier si il y a danger ou pas, et d'adapter la réponse aux circonstances.

Observez Petit-chien face à un "Truc Qui Fait Peur", qui apparaît soudain. Les Truc Qui Font Peur - TQFP- sont nombreux: Depuis une grosse feuille morte qui bouge vicieusement jusqu'au camion qui fait trembler le sol, en passant par... les parapluies, les sacs poubelles, les casquettes, les vélos, etc etc...

La première réaction, immédiate, et de se mettre à l'abri, en reculant, et de se rendre impressionnant en se hérissant, en grondant. Puis, une fois à une distance supportable, vous allez voir Petit-chien analyser la situation, observer votre réaction, se rapprocher avec précaution, flairer, le cou allongé, et les pattes en ressort, prêt à décamper si le Truc bouge. Il va explorer, à bonne distance.

Laissez le faire, dans le calme, et Petit-chien va arriver tout seul à la conclusion. Soit il préfère rester à distance, soit il va voir de plus prés. Mais dans les deux cas, son organisme aura appris à gérer la tempête émotionnelle vers un retour au calme.

Le cerveau de Petit-chien aura effectué tout un travail. Il aura d'abord mis en mémoire le contexte, et l'aura comparé à ce qu'il connaît déjà. Puis il aura enrichi tout cela avec ses observations, identifiant ainsi le TQFP, et enfin et surtout, il aura sécrété les neurotransmetteurs d'apaisement.

A la prochaine rencontre fortuite avec le même TQFP, le cerveau de Petit-chien disposera de l'information, il pourra décider, et il saura revenir au calme, et ce de plus en plus facilement.

Mais si quelque chose vient gêner cette séquence, la peur va se dérégler, et dégénérer en angoisse. Haletant, la queue entre les jambes, tremblant, perdant parfois le contrôle de ses sphincters, Petit-chien est submergé, incapable de trouver la réaction adaptée, il peut se blesser, ou provoquer un accident.

Si vous voulez aider Petit-chien à devenir un Grand-chien-courageux, laissez lui la possibilité d'analyser à bonne distance la situation dans le calme, et de s'y habituer progressivement. Aidez le par votre propre calme, mais n'émettez aucune forme de critique ou de consolation. Soyez enjoué, encouragez le, mais surtout ne le coincez jamais dans une situation où sa peur normale deviendrait une panique.

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Le regard

Pendant mon enfance, j’ai entendu deux phrases totalement contradictoires :
- regarde moi quand je te parle
- baissez les yeux, Mademoiselle l’insolente !
Je ne souviens surtout de cela à l’époque où j’ai quitté l’école primaire, pour rentrer dans ce qui s’appelait à l’époque le lycée, monde étrange où l’affectif n’avait plus sa place.

Selon l’interlocuteur, un regard direct chez un enfant était une marque de franchise, ou une insolence, et à l’inverse baisser les yeux était soit une marque de culpabilité, soit une marque de respect.
Je ne savais plus vraiment ce qu’on attendait de moi, mais à l’époque, bien sûr, je n’ai trouvé qu’une réponse d’adaptation, par tâtonnements.
Et finalement, j’ai trouvé une règle, qui m’a largement simplifié la vie :
Il suffisait de ne pas regarder les gens qu’on vouvoie, et de regarder franchement ceux qu’on tutoie. A cette époque (et oui, je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître), la révolution de 1968 n’avait pas encore eu lieu !

Le regard a quelque chose d’étrange, il véhicule quantité de messages, sans que l’on en soit conscient. Mon regard était-il réellement différent d’une personne à l’autre, ou est ce la personne elle même qui le lisait différemment, à cause de sa culture ou de ses attentes ?

Quel rapport avec les chiens ?

Chez les mammifères, les dilatations de la pupille permettent de savoir l’état d’excitation d’un individu.
Un chat qui va sauter sur sa proie a soudain les « yeux qui s’agrandissent », la pupille devenant soudain immense.
Ainsi donc, on peut imaginer qu’en cas de conflit, celui qui ne peut observer les yeux de son adversaire part avec un handicap, puisqu’il n’a pas une information qui va lui permettre d’anticiper une attaque.

De même, les pupilles réagissent aux émotions positives, et nos pupilles montrent notre plaisir ou notre joie. Observez les yeux (d’ailleurs nous le faisons instinctivement) d’un enfant découvrant une bonne surprise !

Si un chien pouvait lire ce qui précède, il se demanderait vraiment pourquoi je parle d’une évidence aussi primaire !

Votre chien, le votre, celui qui vous connaît parfaitement, va adorer que vous le regardiez dans les yeux, quand vous lui donnez à lire votre joie de le voir. Combien de fois ma chienne et moi avons nous de ces brefs échanges, qui amènent un sourire sur mon visage, et un frétillement de son fouet.

Mais ce chien étranger, qui ne vous connaît pas, qui est sur la défensive, va se sentir désarmé et agressé par votre regard. Le plus souvent, il va alors vous regarder aussi fixement, et la moindre variation de vos pupilles sera pour lui un déclencheur puisqu’il pensera que vous allez passer à l’action. (Et ce, même si vous ne faisiez que penser « quel beau chien »).

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Dressage? Education?

En 30 ans, les méthodes de dressage, ou d’éducation, des chiens (je ne veux pas rentrer dans une polémique sur le mot à employer) ont énormément évolué : s’inspirant des soigneurs des dauphins et des orques, l’accent est mis sur la motivation et le renforcement positif. On est loin de la « bonne rouste pour lui apprendre qui commande » (Imaginez donner une fessée a un orque !!!)

Il m’arrive encore de rencontrer des gens qui sont sincèrement convaincus qu’il s’agit d’une mode, d’un snobisme, et que seul un dressage à la dure est valable. L’argument majeur est souvent « C’est comme ça qu’avait été dressé le chien de mes parents, et il était parfait » Ou « Tout le monde a fait comme ça pendant des années, pourquoi changer ? »

C’est oublier deux aspects :
D’une part, sur 10 chiens, on trouve un chien exceptionnel, une bonne pâte qui acceptera toutes les erreurs de ses maîtres et restera malgré tout totalement coopératif, puis 6 chiens qui auront des réponses relativement acceptables malgré quelques troubles, et enfin 3 chiens qui, en réaction aux erreurs répétées, développeront une angoisse ou une agressivité problématiques.
Ce n’est donc pas parce qu’on a eu un chien exceptionnel qu’on peut estimer que la méthode employée ne doit pas être remise en cause.

D’autre part, le rôle social du chien a beaucoup évolué. On attend maintenant de plus en plus que le chien fasse partie intégrante de la famille, et donc on lui demande de plus en plus un comportement très finement adapté. La marge des comportements admis est devenue très étroite. Les réponses relativement acceptables d’il y a quelques années sont devenues socialement insupportables.

Combien de chiens dans le passé, démolis par un dressage violent, ont été euthanasiés sans autre forme de procès ? Combien ont fini leurs jours à l’attache, ou enfermés derrière une pancarte « chien méchant » ? Combien de chiens encore à l’heure actuelle sont abandonnés, alors qu’ils ne font que répondre selon leurs moyens à des agressions répétées, qui sont commises par leur maîtres sous prétexte d’ « autorité ».

Quand je constate les modifications spectaculaires que l’on voit en appliquant des méthodes positives, l’évidence est sous nos yeux, je ne peux pas comprendre pourquoi il faut tant de temps pour faire évoluer les humains.

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Hans le Malin

Mon chien comprend bien plus de choses qu’on ne le croit… combien de fois n’avons nous pas eu cette impression ?

Je voudrais rappeler le cas de « Hans le Malin ».

Hans était un cheval de huit ans, appartenant à un enseignant en mathématiques en retraite, à Berlin. Début 1904, la nouvelle bouleversa les milieux scientifiques, et le grand public : Hans était capable de prouesses intellectuelles incroyables. Indiquant ses réponses en frappant le sol de ses sabots, il était capable de compter des objets, de donner la solution d’équations mathématiques, de lire l’heure, et même d’épeler quelques mots.
Son propriétaire, Herr von Osten ne tirait aucun bénéfice de l’affaire, et acceptait de bonne grâce toutes les expertises. Invariablement, Hans répondait correctement, quel que soit le lieu, que son maître soit présent ou pas. Les plus sceptiques repartaient pleinement convaincus.

En septembre de la même année, un groupe d’experts, sommités en leurs domaines respectifs, concluait qu’il ne pouvait y avoir de supercherie, et confirmait l’intérêt scientifique du cas Hans. Le débat sur la « conscience animale » était relancé.

Jusqu’au jour de 1907 où un étudiant en philosophie et en médecine (O. Pfungst) démontra que Hans « se trompait dans ses réponses à chaque fois que la solution du problème était inconnue des personnes présentes ». Par exemple, si le cheval était seul à pouvoir voir les objets à compter, il échouait. Pire, si on trompait l’expérimentateur et les témoins sur le nombre d’objets à compter, Hans indiquait la même réponse erronée.
Hans n’était donc pas capable de compter, ni de résoudre des équations mathématiques, ni même de lire l’heure.
Par contre, c’était un réel expert en lecture des infimes signaux corporels émis involontairement par l’expérimentateur, ou par les témoins. Signaux tellement indécelables que les experts n’en avaient rien vu (dilatation involontaire des pupilles et des narines).
Le pauvre Herr von Osten, dont la bonne foi n’a jamais été mise en doute, fut totalement bouleversé par ces conclusions, et jusqu’à ses derniers jours il vécut dans le refus et demeura persuadé des compétences arithmétiques de son cheval.

Pourtant, n’est-il pas tout aussi fascinant de voir à quel point nos compagnons lisent en nous comme dans un livre ouvert, et sont capables de répondre à nos attentes ? N’est-il pas émouvant de constater avec quelle attention ils s’ingénient à nous déchiffrer … sommes nous aussi attentifs à eux ?.

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Les circonstances

En 1970 paraissait un livre qui devait me marquer profondément. "Parents efficaces" du Dr Thomas Gordon mettait en mots simples les inévitables conflits et tensions lors de l'éducation d'un enfant. (J'ai toujours déploré que le titre de cet ouvrage le destine uniquement à être lu par des parents, alors qu'il contient tant d'éléments précieux.)

La première notion introduite est celle de "frontière d'acceptation". Elle peut parfaitement s'adapter à la vie avec un chien. Inconsciemment, vous analysez tout comportement de votre chien pour voir si il est dans votre zone d'acceptation, ou non.
Mais voila, nous ne sommes pas des dieux , et la frontière entre acceptation et inacceptation va se révéler fluctuante.

Pour illustrer, prenons un exemple:

Votre petit chien saute sur vos genoux pour faire un câlin.

  1. Vous êtes en week end, vous portez un jean qui ne craint plus rien...
    Vous acceptez avec gratitude cette marque d'affection (vraie acceptation)
  2. Vous n'en avez pas envie, mais quelqu'un vous fait remarquer que ce n'est pas sympa
    Vous acceptez, sans aucun enthousiasme. (fausse acceptation)
  3. Vous êtes avec des amis, mais vous avez peur du ridicule d'être vu avec un chien sur les genoux.
    Vous allez repousser votre chien avec mauvaise conscience, malgré votre envie rentrée (fausse inacceptation sociale)
  4. Vous avez très mal au dos, vous venez juste de trouver une position confortable...
    Vous allez repousser le chien, plus ou moins vivement (vraie inacceptation à votre charge)
  5. Vous venez de mettre un vêtement propre pour aller en visite, et le chien rentre de dehors avec les pattes boueuses.
    Il y a fort à parier que vous allez invectiver votre compagnon sous le coup de la colère. (vraie inacceptation de circonstance)

Et pourtant, votre chien a toujours fait la même chose, il ne peut donc qu'être perturbé et ne rien comprendre à ces réponses différentes.


Réussir l'éducation de son chien, c'est lui permettre d'organiser dans sa tête

"tel comportement est toujours admis, voire souhaité, tel autre n'est jamais accepté".


Ne demandez pas à votre chien de deviner que les embouteillages du retour, après la prise de bec avec Monsieur Truc, ajoutés à votre vague rhume font qu'il ne doit pas... aujourd'hui, mais que demain, jour férié, la même chose lui vaudra une récompense !


Les circonstances, votre humeur, ou le temps qu'il fait ne doivent avoir que très peu d'influence.


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"Il sait bien"

L’une des difficultés est la résistance des maîtres qui affirment « mais mon chien sait qu’il a mal fait, il le montre bien par son attitude », alors qu’ils sont en plein faux-sens, en prêtant à leur chien des facultés humaines dans l’analyse des « causes à effets ».
Le cas se rencontre très souvent lors de l’apprentissage de la propreté. Le maître rentre, parfois bien fatigué par une journée de travail, et découvre les dégâts. Souvent, c’en est trop, et le maître va se laisser aller à la colère, lui montrer avec véhémence l’objet du délit, quelquefois lui mettre le nez dessus, et même le taper, persuadé que l’attitude du chien est un signe de remord pour la bêtise faite.

Le chien est bien sur capable de voir que son maître est en colère, mais il n’a pas la moindre idée de la raison de cette colère. Il est fautif, mais de quoi ? Il va donc utiliser le seul langage que ces aïeux lui ont légué, et prendre une posture de soumission pour apaiser le courroux de son maître. Si la scène se reproduit souvent, le chien en tirera une peur diffuse, et réagira en soumission dès les premiers signes avant coureurs d’énervement, émis involontairement par le maître. Il réagit donc à l’émotion du maître, pas par culpabilité.

Si la machine à traduire-chien existait, voilà sans doute ce que cela donnerait :

Coté chien

J’entends ses pas, il revient, il revient, oh comme je suis content ! Il est tellement fort mon humain, c’est le Chef de tout ! Il revient… j’entends la porte…. Je suis content, la meute est réunie…
Il est là ! Je ne suis plus tout seul, Tu es content d’être rentré ? Tu veux jouer avec moi ?
Mais quoi ? Je viens de sentir, d’un coup, il a changé, oh qu’est ce qui contrarie mon maître adoré ? Il a fait une grimace, j’ai bien vu ! Qu’est ce qu’il a, pourquoi cette émotion négative, après qui ? J’ai un peu peur… où est le danger qu’il a senti ?
Il crie, maintenant, mais… mais.. ? c’est après moi ? qu’est ce que j’ai fait ? C’est parce que je suis en train de faire la fête ? Je ne dois pas venir dans l’entrée ? Je ne dois pas marcher ici ? Je ne dois pas le regarder ? Je manque de respect ? Qu’est ce que je suis en train de faire de mal ?
Pourquoi me montre-t-il cet endroit là ? Ca veut dire quoi ?Il y a mon odeur, là, c’est ma marque, il ne veut pas de ma marque, il ne veut plus de moi ? Je ne comprends pas, je ne comprends pas, il me fait mal… pourquoi ?
Mon maître, regarde-moi, je ne suis pas insolent, pas méchant, je n’ai pas empiété sur tes prérogatives, je te montre mon ventre, je sais que tu es mon maître, arrête, j’ai peur, je ne comprends pas…
Je vais me cacher, me mettre à l’écart, puisque ma vue t’offense…
(…)
C’est passé, tu veux bien que je t’approche ? Oh comme je suis content, je n’ai pas compris mais tu es toujours mon maître adoré, je dépends de toi pour ma vie, je suis un gentil chien, ne me chasse pas de la meute…


Et que pense le maître ?

Encore une journée finie, je suis crevé. Ou est ma clef ? Ah, ça y est, rentrer, me reposer.
Oui, le chien, bonjour, bon chien…
QUOI, qu’est ce qu’a encore fait cet imbécile de chien, en plein sur le tapis du salon ! Décidément, quelle journée, je craque, je vais lui donner une bonne leçon, lui faire passer l’envie de recommencer, comme j’aurai du le faire avec Monsieur Machin, il m’exaspère aussi, celui là.
T’as compris, maintenant, je ne veux plus de ça dans la maison, c’est dégoûtant. Ne t’avise pas de recommencer. Je vais te montrer qui fait la loi, ici !


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Les mauvaises habitudes

Lorsque ma chienne veut entrer ou sortir de la maison elle gratte la porte avec sa patte et cela endommage la porte que faire pour arrêter ce comportement, elle a presque 3 ans maintenant?.

En fait, il ne s'agit pas d'une mauvaise habitude, mais bel et bien d'un apprentissage tout à fait malin, même si il n'est pas adapté aux attentes humaines.

Dans le cas présent, quelqu'un a involontairement éduqué cette chienne à reproduire une action, pour obtenir une satisfaction.
La récompense dans ce cas n'était pas une friandise ou une caresse, mais le plaisir d'entrer ou de sortir, ou simplement de supprimer l'obstacle que représente une porte fermée.

Parmi les exemples les plus fréquents de ces éducations involontaires:

  • Ouvrir la porte pour éviter que le chien ne l'abîme en grattant ne peut aboutir qu'à imprimer plus durablement dans l'esprit du chien l'équation "gratter = ouvrir la porte".

  • Crier quand le chien aboie va amplifier le problème, puisque cela signifie que vous, chef de meute, mêlez vos "aboiements dissuasifs" aux siens.

  • Demander à un humain (particulièrement dans le cas des enfants) de laisser le chien tranquille, au lieu d'apprendre au chien que c'est à lui de s'éloigner si il est dérangé, va pousser le chien à devenir de moins en moins tolérant.

  • Contourner un chien qui est au milieu du passage, au lieu de lui demander de dégager la voie, autorise le chien à vous imposer passivement sa volonté.


La difficulté va donc être de trouver le moyen de faire une "contre éducation".

  1. Il est impératif que le comportement non désiré n'obtienne plus jamais la satisfaction escomptée.

  2. Il est totalement nocif de punir soudain ce comportement non désiré.

  3. Il est impératif de mettre en place un comportement de remplacement qui aboutisse toujours à une satisfaction.

La difficulté vient du fait que la majorité de ces "éducations involontaires" sont due à des réponses instinctives des humains, dont quelquefois nous ne sommes même pas conscients.

Pour montrer la patience qui sera nécessaire, je vais illustrer d'un exemple pris dans la vie humaine:

Admettons que votre plaisir soit de manger des biscuits, que votre conjoint range systématiquement dans le placard n°1. Une envie de biscuits? Vos pas vous amènent directement sans réfléchir vers ce placard là, et vous obtenez la "récompense".
Si maintenant votre conjoint change l'organisation, et décide de ranger les biscuits dans le placard n°2. Combien de fois allez vous vous retrouver par automatisme devant le placard n°1, et serez obligé de prendre conscience qu'il vous faut aller au n°2 ?
Au bout de combien de temps allez vous systématiquement chercher les biscuits dans le placard n°2 ?
Pire encore, si par erreur, les biscuits se retrouvent quelquefois dans le placard n°1 et pas toujours dans le placard n°2, avez vous une chance d'aller instinctivement au placard n°2?
Et surtout, qu'éprouverez vous si quelqu'un vous fait des réflexions désobligeantes quand vous êtes penaud devant le placard n°1 !!!

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  1. aaa

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"Mon chien est unique"

Effectivement, votre chien est unique, mais cependant sa "personnalité" est la résultante d'éléments que vous devez prendre en compte pour mieux le comprendre, et donc mieux l'aimer.

L'histoire

Au commencement, il y a 150.000 ans, en Chine, étaient le loup, et l'homme des cavernes. Deux groupes de chasseurs dont l'organisation se ressemblait, et qui occupaient la même niche écologique. Comment s'est créée l'association? On peut imaginer quelques jolis scénarios de rapprochements. Mais certainement la coopération s'est avérée assez fructueuse, les humains offrant soins et nourriture, les loups domestiqués offrant en échange leur aide à la chasse et leur vigilance.
Il est logique que la sélection ait commencé dès ces temps reculés, nos ancêtres favorisant tel ou tel trait de caractère utile, et ne s'embarrassant pas de bouches inutiles qui ne correspondaient pas à leur attente.
Ainsi, au gré des tribus ou groupes humains sont apparu des canidés spécialisés, chasseurs, gardiens de troupeaux ou de biens, voire combattants.
Au XIV eme siècle, on ne distingue les chiens que par leur utilité, (bergers, chiens couchants, chiens courants, chiens aboyeurs) (Gaston Phoebus 1387). La notion de chien de compagnie apparaît sans doute vers la fin du XVII siècle dans la noblesse.
Ce n'est qu'au XIX siècle que va apparaître réellement la notion de race stabilisée, avec des cynophiles qui favorisent volontairement un aspect physique et des traits de caractère spécifiques.

La biologie

Dès la conception, le petit organisme qui se développe dans l'utérus va puiser les matériaux nécessaires à son développement. Non seulement des éléments nutritifs, mais aussi des choses plus subtiles directement liées au développement du cerveau. Il peut aussi hélas être marqué par les émotions négatives ressenties par la mère.
Le cerveau du chien n'est pas totalement "fini" à la naissance. Le bébé chien naît donc avec des potentialités, mais seules les fonctions qui seront stimulées correctement (principalement dans les 12 premières semaines) resteront gravées et aisément reproductibles.

L'apprentissage

A partir de 12 semaines, le jeune chien a appris à apprendre. La suite va donc dépendre du doigté et de la bienveillance des humains que le jeune chien va côtoyer, et qui l'aideront à fabriquer son lexique personnel.

En conclusion, il n'y a qu'un seul chien comme le votre, mais ce n'est pas par hasard.

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Le geste et la voix

Avez vous déjà tenté une expérience ?
Sur un ordre auquel votre chien obéit bien, changez le mot que vous utilisez, pour le remplacer par un autre n’ayant rien à voir, mais dit sur le même ton, avec les mêmes gestes.
Il y a toutes les chances pour que votre chien obéisse malgré tout.

Que s’est-il passé ?
En fait, vous communiquez avec votre chien par toute une quantité de signaux. Vos gestes, votre expression faciale, l’intonation de votre voix viennent aider votre chien à comprendre ce que vous attendez. Votre chien a donc analysé la situation, le contexte, votre attitude, et votre expression en priorité. Ensuite, le fait que vous émettiez un son à son intention…

Cela permet d’ailleurs à votre chien de répondre à « assis » « assieds-toi » « va t’asseoir ». Non, votre chien ne sait pas conjuguer ! Il met en jeu toute sa puissance d’observation pour comprendre, comme ses ancêtres loups (qui n’ont jamais su articuler) continuent à le faire.

Les humains en font d’ailleurs autant, et vous remarquerez qu’il est souvent plus difficile de comprendre ce qui est dit au téléphone, alors qu’on s’aide inconsciemment des indices fournis par les mimiques et les circonstances face à un interlocuteur visible.

Il a été dit, (abusivement à mon humble avis), que les chiens ne connaissaient pas les mots, mais ne faisaient qu’une analyse de la situation visuelle. Pourtant, des mots hautement motivant, comme « manger » ou « gamelle » provoquent des réactions enthousiastes, même en dehors de tout contexte. Il est tout a fait possible de capter suffisamment l’attention d’un chien pour qu’il ne réponde pas seulement à l’émission d’un son dans des circonstances données, mais bien à un mot particulier, quelles que soit les circonstances (« stop » est un ordre absolu qui peut sauver la vie du chien par exemple)

La contrepartie est qu’il est très important de bien surveiller tout ce qui accompagne votre ordre oral. Comme votre chien va toujours donner la priorité au visuel, et à toutes ses subtilités, il est primordial de ne pas se contredire.
Par exemple, si par vos gestes vous indiquez à votre chien « viens ici », mais que vous accompagnez cela de l’ordre « pas bouger », votre chien a de forte chance de vous rejoindre gentiment, et n’aura pas désobéi ! Et bien évidemment, il sera très perturbé si vous montrez de la contrariété !

Depuis ses premiers jours avec vous, votre chien se constitue un lexique très élaboré de vos gestes et attitudes, ce qui lui permet de décoder vos émotions, vos intentions et vos attentes.
Ne vous êtes vous jamais demandé « mais comment a t’il deviné ?». Si il pouvait parler, votre chien pourrait décrire chacune de vos habitudes, et décrire ce qui va suivre !
L’observation des loups montrent qu’en plus des codes gestuels communs à l’espèce, chaque meute adopte des variations « familiales » que les petits apprennent et qui cimentent le groupe. Votre chien utilise cette faculté pour se rapprocher de vous.

Nos chiens font d’énormes effort pour nous comprendre, faisons notre maximum pour ne pas brouiller les messages !

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mercredi 25 juin 2008

Le jardin

*** toute ressemblance avec des personnages existants serait parfaitement volontaire ***

M et Mme T. avaient toujours dit : « Un chien en appartement, c’est cruel, un chien a besoin d’un jardin pour se défouler. »

Ils ont attendu d’avoir une maison avec jardin avant de céder aux supplications des enfants et d’acheter un chien, un labrador, on dit qu’ils sont tellement intelligents.

A son arrivée, Fisher n’était alors qu’une petite boule de poils, pataud et adorable.

Les premiers temps ont été tellement merveilleux, « Fifi » avait droit à toutes les attentions. Les enfants ne se lassaient pas de montrer Fifi à tous leurs copains, ce qui faisait de multiples occasions de sorties. Fifi donnait la patte, montrait tous ses talents. Le dimanche, c’était de longue balades en foret, avec toute la famille. Le soir, Fifi somnolait repu et béat, en observant ses humains entre ses cils.

Mais assez vite, Mme T. a décrété que les traces de pattes sales n’étaient pas du meilleur effet dans son living, et puis d’ailleurs « un chien, c’est mieux dehors, et puis, il a tout le jardin pour se défouler ». Fisher a vu déménager son panier dans le garage. Fini les soirées douces au sein de la meute, la porte du foyer était fermée.

Les enfants ont grandi… maintenant, ils préfèrent les jeux vidéo aux balades en foret, mais heureusement « le chien a tout le jardin pour se défouler ». Il n’y a plus tellement de place dans leurs vies pour Fisher (plus personne ne l’appelle jamais plus Fifi).

Les journées se succèdent pour Fisher, identiques.

Le matin, la famille bousculée s’affaire, l’un crie « quelqu’un a mis des croquettes au chien ? »…. Et Fisher se retrouve seul, avec son panier empuanti par les odeurs de pot d’échappement.

Le jardin ? Il en connaît chaque brin d’herbe, comme un livre cent fois relu.

Il n’y a qu’une chose bien dans sa vie, le passage du facteur. Jours après jours, Fisher triomphe, et met en fuite cet intrus qui n’a jamais réussi à rentrer ! Fisher est très fier d’avoir ainsi défendu le territoire de la famille. Le facteur repart en maugréant « sale clebs » ce qui doit bien vouloir dire qu’il s’avoue vaincu.

Fisher va ronger un vieux bout de bois… Il tourne en rond, il attend, il attend toujours, il ne sait pas quoi, il ne sait plus quoi.

Avant, il frémissait d’attente, les enfants rentraient de l’école, et c’étaient des jeux, des caresses. Maintenant, ils jettent juste « salut le chien » avant de rentrer s’affaler devant la télé.
Il ne voit M et Mme T. que le temps de garer la voiture.

Ce matin, Fisher a eu l’occasion, celle qu’il n’attendait plus, le portail n’était pas bien fermé. Fisher s’éloigne, s'ennivre d'odeurs, de bruits, d’émotions, de découvertes. Fisher revit !

M et Mme T. ne comprennent pas pourquoi Fisher a fugué, il avait tout le jardin pour se défouler…

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Croiser le "Truc Qui Fait Peur"

Pour commencer :
Un chien confronté à une émotion perturbante n’a qu’une idée : mettre de la distance entre lui même et ce qui provoque cette émotion.
Pour placer des mots humains sur cette émotion on peut parler de toute la gamme : surprise ou appréhension, ou crainte, ou peur, ou angoisse, provoquée par quelque chose (le « Truc qui Fait Peur ») que le chien perçoit (voit, entend, sent)

Pour mettre de la distance, c’est soit fuir, soit faire fuir (avec en cas de conflit interne sur l’option, la possibilité de se geler, de s’immobiliser)

Quand le chien fuit, on dit qu’il est peureux,
quand il fait fuir, on dit qu’il est agressif !
Tout ca sans jamais penser une seule seconde qu’il ne fait qu’obéir aux règles élémentaires de survie, sans aucun sentiment.


Les zones
Tout est une question d’individu, et de distance.

Pour chaque « Truc Qui Fait Peur », il y a une distance au delà de laquelle Youki n’aura même pas calculé le « Truc Qui Fait Peur ». C’est la zone verte, la zone de confort.

Puis une distance où Youki a vu, mais où il est encore capable d’utiliser son cerveau pour autre chose que la question de survie « Fuir ou Faire fuir ? », c’est la zone orange, la zone d’attention. Dans cette zone, son cerveau est capable d’analyser la situation, d’observer et de mémoriser.

Enfin, la zone rouge, c’est la zone d’alarme, une fois franchie cette limite, Youki n’a plus rien d’autre dans la tête, il est sourd à tout. La chimie de son cerveau est totalement modifiée avec une conséquence malheureuse : chaque passage en zone rouge fait grandir la zone rouge pour la prochaine rencontre avec le " Truc qui Fait Peur ", le même ou quelque chose qui y ressemble.

Evidemment, il faut bien voir que les zones ne sont pas limitées nettement, ca passe progressivement du orange clair au rouge foncé !
… et que deux « Trucs Qui Font Peur » s’additionnent
… et que le chien peut lui même « transporter » son propre « Truc Qui Fait Peur » (s’il a mal quelque part, s’il se sent en état de faiblesse etc.) qui va encore venir s’ajouter.

Pour illustrer, voici trois cas de croisement avec « le Truc Qui Fait Peur » :




Ici, le chien n’a rien vu !







Ici, le chien a montré des signes, mais il a pu rester sous contrôle, en mobilisant son attention.
Il a appris à gérer.




Cas impossible, si le chien n’a pas bougé, c’est au prix d’un total désarroi intérieur. Mais dans 99% des cas, ça a du être sportif, le chien était debout en bout de laisse, soit pour s’éloigner de, soit pour foncer vers, le « Truc ».


L’éducation par le contournement :

Avec tout ce qui précède, on voit que le seul moyen de faire progressivement réduire la zone rouge est de ne jamais contraindre le chien à y entrer, mais de lui laisser la possibilité d’analyser, de gérer, en restant a la frontière de la zone orange.





Maintenant, à chacun d’observer son chien pour déterminer les signes qui montrent qu’on entre dans cette zone orange.





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Apprentissage et motivation

Edward C. Tolman (1886-1959) a largement fait progresser l’étude des phénomènes liés à l’apprentissage et à la motivation. Apres lui, plusieurs psychologues ont continué ces recherches avec des expériences principalement sur les rats, mais aussi des chats ou des chiens.

Ce qui me surprend cependant est que les résultats de ces études ont certes été utilisés en psychopédagogie, mais bien plus largement dans une optique de rentabilité dans le monde du travail « comment rendre votre personnel plus efficace » ou « motivez vos équipes » etc.

Revenons à ces expériences :

Des rats étant placés dans un labyrinthe, avec deux sorties possibles

Dans un environnement neutre (ni récompense ni sanction) les rats vont apprendre la topologie des lieux, et apprendre comment sortir par n’importe quelle porte.

Si les rats sont récompensés (nourriture) lorsqu’ils trouvent une sortie précise, ils vont tous réussir rapidement à sélectionner la porte correcte. Mais plus ils sont récompensés en quantité apparente (récompense divisées en plusieurs morceaux) ou en qualité, plus ils apprennent vite.

Si la récompense est augmentée, les rats se déplacent plus vite vers la bonne porte. Mais si la récompense est réduite en quantité ou en qualité, les rats deviennent paresseux.

Si la récompense est totalement supprimée, après un moment, les rats utiliseront n’importe quelle sortie, mais si la récompense est rétablie, il retrouveront très rapidement le chemin vers la bonne porte seule (persistance)

Si les rats, au lieu d’être récompensés lorsqu’ils trouvent la bonne porte reçoivent une décharge électrique lorsqu’ils choisissent la mauvaise, on observe qu’au moment où 100% des rats récompensés réussissent, seulement 30% des rats punis se dirigent directement vers la bonne sortie. Ils ont globalement appris à éviter la mauvaise porte, mais pas à choisir la bonne !

Cela semble évident, n’est ce pas?

Mais… alors…

Comment se fait-il que tant de propriétaires punissent leur chien pour des comportements inadéquats, au lieu de leur apprendre en premier lieu quel devrait être le bon comportement ?

Comment se fait-il que tant de propriétaires oublient de louer et de récompenser leur chien, en considérant que c’est naturel ?

Soyez attentifs : Combien de fois dans une seule journée votre propre chien se conduit bien? Et combien de fois vous souciez vous de le féliciter pour cela ? Pourquoi votre chien continuerait-il à avoir un comportement que vous ignorez ?

Les louanges et les récompenses ne sont pas réservées à l’entraînement à un nouvel exercice !

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Hiérarchie et dominance

Une grande majorité des problèmes rencontrés dans la relation homme-chien vient de notre incompréhension de l’organisation sociale apte à rendre un chien heureux.

Bien sur, des années de vie dans nos foyers ont changé le loup en chien domestique, mais l’observation confirme que l’organisation sociale du chien n’a finalement pas énormément changé : Le lien qui unit les loups entre eux est le modèle que le chien (toutes races confondues) va espérer trouver dans ses relations avec sa meute, c’est à dire avec sa famille humaine et avec ses congénères.

Or nous avons, nous autres humains, tendance à mélanger les notions de hiérarchie et de dominance, et à les saupoudrer de sentiments humains de frustration ou de jalousie.
Pour résumer, on peut dire que la hiérarchie est le résultat d’un accord mutuel fait de respect, ce qui aboutit à donner le plus grand pouvoir décisionnel à celui qui présente les meilleures capacités, pour le meilleur confort du groupe.

La dominance, elle, sous-entend interdits, contraintes, voire affirmation physique de son pouvoir., et ces manifestations (défis) ne sont utilisées que très ponctuellement au sein de la meute, lorsqu’un des membres se sent en droit de demander une révision de son statut. Dès qu’il y a accord, ces manifestations n’ont plus lieu d’être.

La notion très importante est donc que la hiérarchie réside plus dans la coopération (par le chien) que dans la contrainte (par le maître).

De là, on voit immédiatement que l’attitude des maîtres qui multiplient les interdits aléatoires et deviennent « physiques » pour affirmer leur autorité sur leur chien est totalement en dehors des codes de vie du chien. Le chien ainsi traité n’aura pas de respect, mais sera perturbé et anxieux. Il se sentira alors en droit de répondre par des comportements menaçants à ce qui est pour lui une manifestation de défi.

De même, ne pas être sûr de la compétence d’un maître fluctuant, qui n’assume pas sa position et laisse au chien trop de latitude, est une situation très déstabilisante.
En effet, la hiérarchie de la meute n’est pas immuable, et est renégociée à chaque fois qu’il en est besoin, c’est à dire lorsqu’un individu estime sa position injustifié (l’une des exemples est la puberté d’un individu).
Ce qui explique le désarroi que connaissent certains maîtres, dont le chien change de comportement vers 18 mois. Le chien n’est pas fou, pas méchant, il fait juste une crise d’adolescence, et il convient alors de rester ferme, sans agressivité, éventuellement de modifier les privilèges du jeune adulte vis a vis des autres chiens de la maisonnée, tout en multipliant les occasions où le jeune adulte va trouver une gratification.

Un autre point où l’erreur humaine est hélas fréquente : Il n’existe pas d’ex-æquo. Vouloir traiter deux chiens exactement de la même façon « pour qu’il n’y ait pas de jaloux » est juste le meilleur moyen d’avoir deux chiens malheureux, qui vont être forcés de se défier constamment pour s’évaluer. Il est normal, dans le code des chiens, que le plus fort soit nourri en premier, caressé en premier , qu’il s’approprie les jouets ou friandises des autres. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, favoriser le moins fort ne rétablit pas un équilibre, mais génère de l’inconfort pour le faible, et de la frustration pour le fort. Le conflit devient inévitable.

Il serait d’ailleurs intéressant de nous interroger, nous-même, sur notre propre façon de vivre les notions de hiérarchie et d’autorité. Il est tellement plus facile de coopérer avec un supérieur compétent et valorisant, alors que le « petit chef » éveille en nous frustration et agressivité !

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