vendredi 27 juin 2008

Le chien peureux

La peur est une réaction normale, sans elle, tout être vivant serait incapable de s'adapter aux situations potentiellement dangereuses qu'il peut rencontrer.

Chez tous les mammifères, les réponses à la peur se ressemblent: D'une part, mettre tout en jeu pour augmenter les chances de survie en permettant aux muscles de bénéficier d'un maximum d'énergie, d'autre part stimuler une zone du cerveau qui va permettre d'analyser la situation, d'identifier si il y a danger ou pas, et d'adapter la réponse aux circonstances.

Observez Petit-chien face à un "Truc Qui Fait Peur", qui apparaît soudain. Les Truc Qui Font Peur - TQFP- sont nombreux: Depuis une grosse feuille morte qui bouge vicieusement jusqu'au camion qui fait trembler le sol, en passant par... les parapluies, les sacs poubelles, les casquettes, les vélos, etc etc...

La première réaction, immédiate, et de se mettre à l'abri, en reculant, et de se rendre impressionnant en se hérissant, en grondant. Puis, une fois à une distance supportable, vous allez voir Petit-chien analyser la situation, observer votre réaction, se rapprocher avec précaution, flairer, le cou allongé, et les pattes en ressort, prêt à décamper si le Truc bouge. Il va explorer, à bonne distance.

Laissez le faire, dans le calme, et Petit-chien va arriver tout seul à la conclusion. Soit il préfère rester à distance, soit il va voir de plus prés. Mais dans les deux cas, son organisme aura appris à gérer la tempête émotionnelle vers un retour au calme.

Le cerveau de Petit-chien aura effectué tout un travail. Il aura d'abord mis en mémoire le contexte, et l'aura comparé à ce qu'il connaît déjà. Puis il aura enrichi tout cela avec ses observations, identifiant ainsi le TQFP, et enfin et surtout, il aura sécrété les neurotransmetteurs d'apaisement.

A la prochaine rencontre fortuite avec le même TQFP, le cerveau de Petit-chien disposera de l'information, il pourra décider, et il saura revenir au calme, et ce de plus en plus facilement.

Mais si quelque chose vient gêner cette séquence, la peur va se dérégler, et dégénérer en angoisse. Haletant, la queue entre les jambes, tremblant, perdant parfois le contrôle de ses sphincters, Petit-chien est submergé, incapable de trouver la réaction adaptée, il peut se blesser, ou provoquer un accident.

Si vous voulez aider Petit-chien à devenir un Grand-chien-courageux, laissez lui la possibilité d'analyser à bonne distance la situation dans le calme, et de s'y habituer progressivement. Aidez le par votre propre calme, mais n'émettez aucune forme de critique ou de consolation. Soyez enjoué, encouragez le, mais surtout ne le coincez jamais dans une situation où sa peur normale deviendrait une panique.

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